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"Le Blog de Baladine"
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18 juin 2006

LE TEMPS BONHEUR....2"A L'ECOLE..."

ecole

L’Ecole … j’y suis…

De la directrice aux « maîtresses » personne ne sait où me mettre vu mon jeune âge ; la Maternelle commence à quatre , cinq ans à cette époque…j’ ai deux ans et demi !

C’est en pleurant à chaudes larmes que je suis maman jusqu’à l’Ecole je tiens très fort sa main ; très vite elle s’éloigne me laissant dans cet endroit terrifiant pour moi  avec plein d’enfants , du bruit , des cris , des odeurs qui me font mal à la tête ; où est ma Lumière , quand je renverse la tête en arrière je perçois son rayonnement tout là haut , comme elle me semble loin , je me sens perdue …

Alors , je replie mes « ailes »trop grandes ,me fait encore plus petite et je vais avec quelqu’un qui me prend par la main ; j’essuie mes yeux du revers de la main , je ne veux plus penser , ne plus sentir , des sanglots silencieux m’étouffent ! Loin de mon Monde, souvent en pleurs je vais d’une classe à l’autre au gré des horaires des institutrices . Mes classes préférées sont la bleue , la jaune poussin ; la verte me donne la nausée , ce vert là ne me va pas il n’est pas de ceux que j’aime , comme celui des prés du tilleul si doux , tout comme le vert de la pierre sertie dans la bague de tante Jane , dans le soleil elle devient toute lumineuse….elle me rappelle je ne sais quoi  c’est comme une caresse fraîche sur ma peau !

Les journées sont bien longues , je mange à la cantine enfin si on veut , car si je « grignote » chez moi , ici je ne mange pas .

Après le repas , nous défilons à la « queue leu leu » un doigt sur la bouche pour ne pas parler( je n’ai aucune difficulté) et la maîtresse choisit le ou la plus sage pour aller jouer avec son fils  Jacques âgé de quatorze ans; je suis toujours l’élue , personne n’est jaloux et pour cause celui-ci est trisomique ! Ça c’est le « Moment-bonheur »pour moi , le cœur battant je monte vite l’escalier qui me mène vers lui , il m’attend , ouvre tout grand ses bras où je me jette d’un seul élan , il me berce , contre son épaule je suis si bien je ne pleure plus ; nous jouons et rions ensemble nous nous comprenons sans parler, avec lui je retrouve un parfum d’avant.

Hélas après un peu moins d’une heure la maman de Jacques vient me chercher pour retourner en classe …( sans aucun doute elle sait que la compagnie de son fils me fait du bien ) La maladie est sans doute le seul moyen de sauvetage qu’inconsciemment je trouve pour me « sauver » de l’école…rhumes , bronchites se succèdent , mais dés que je tiens sur mes jambes….retour à la maternelle et le même rythme reprends à la différence que grand’mère vient me chercher à la sortie le soir .

La grande boulangerie est vendue . Alphonse et Valentine habitent dans un tout petit logement…avec un jardin ; mes parents ,et moi logeons au premier étage d’une maison possédant une terrasse qui donne sur la rivière où les mouettes dansent des ballets fantastiques…

Mon beau chien Stop est mort de vieillesse je le pleure et me sens « orpheline canine », je supporte mal la séparation d’avec grand-père et grand’mère ; je passe de longs moments sur la terrasse en contemplation des mille paillettes d’or du soleil sur la rivière .

Cet hiver là je suis grièvement malade , (pneumonie) le souffle me manque , les quintes de toux me suffoquent…en dehors des crises je n’ai pas mal , je « m’évade » dans la Lumière , d’ailleurs je le fait souvent .

L’ inquiétude de mes parents tout comme celle de mes grands-parents m’est tangible ; mon lit se trouve entre la cheminée et le mur , face à une des fenêtres ; de mon lit je vois la statue d’une jolie Dame que je nomme dans mon cœur : « ma Douce »( une statue de la Vierge de Lourdes) .

Nous sommes en Décembre , la nuit vient vite , chaque soir avant que maman allume la veilleuse bleue je vois vibrer une lumière dorée émanant de « ma Douce » , je n’en parle pas .

J’entends le médecin dire : «  il faudrait un miracle pour que cette petite guérisse » ; un miracle ? j’ignore ce que c’est , mais , je le demande dans mon cœur à « ma Douce » mais j’aimerais bien revoir les Jardins de Lumière ….un « chut » de sa part et son sourire me rassure…je ne suis pas seule ! Au matin du jour de Noël le médecin me déclare….guérie ! Après quelques jours je peux me lever , debout sur la chaise où maman m’habille je lui désigne « ma Douce » du doigt c’est alors qu’elle me dit son nom : La Vierge Marie…moi je préfère « ma Douce » et elle l’est toujours ! Je flageole sur mes jambes maigres , j’ai grandie .

« Mon Dieu comme te voila faites , tu ressemble à un courbegeau (un courlis) » s’exclame mon père ce n’est guère flatteur  , mais je m’en fiche!

A la rentrée de Janvier je retourne à l’école , il me semblait que j’y échapperait… Alors , je décide toute seule de ne plus pleurer et bon gré mal gré de montrer que je peux y arriver car pendant ma convalescence j’ai reçu des livres illustrés de dessins de couleurs qui m’émerveillent notamment « Les Contes de Perrault » et un recueil des « Fables de Jean de La Fontaine » m’a expliqué maman ; je lui demande de me les lire….- « Tu vas à l’école pour apprendre à lire , écrire , compter , alors apprends montre nous que tu es une grande , tu verras comme tu seras fière lorsque tu sauras . » Vainement je fais la même requête à papa grand-père , grand’ mère…la réponse est la même : Apprends !

Pour l’instant je regarde les images colorées page après page , je me raconte les histoires , mais il me semble que les caractères écrit sont beaucoup plus riches , plus amusants ; j’en ai vite assez , c’est comme ça que je commence à Apprendre…. vite , mieux , je m’applique car je comprends que c’est la Clé de la liberté , enfin je Lis , j’Ecris , je Compte…Je préfère lire , écrire , dessiner….

Je suis Apprivoisée conquise enfin ! Je mets les bouchées doubles ou triples je ne sais pas tant et si bien que je rentre à la Grande Ecole à la rentrée de 1935 , je suis toute contente du haut de mes quatre ans j’ignore que cette « avance » va me coûter cher !

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A la Grande Ecole….

Dés le premier jour encore une fois je me sens perdue ; que de bruit de va et vient ! Mademoiselle Milon est le ma^tresse de la classe CP , elle me séduit par sa douceur et me place au premier rang ( ça je n’aime pas) prés d’une grande fille …Ginette est « redoublante » elle a presque sept ans ; vu mon jeune âge Mademoiselle pense me rendre service comptant sur celle-ci pour m’aider… au fil des jours et des semaines c’est l’inverse qui se produit ! Cette fille me terrifie , elle est plus grande que moi d’une tête , carrée , parle fort , en plus sa brutalité est connue …pauvre Mademoiselle qui espérait adoucir Ginette , ma présence à ses côté produit le contraire…Je ne dis rien , mais je ne l’aide plus  et Mademoiselle l’isole un temps auprés d’elle .

Je m’ennuie , mes camarades m’ignorent , résultat….je « m’évade » encore davantage . A la place de Ginette arrive Simone qui a un an de plus que moi , je rencontre ainsi ma première « copine » studieuse et délurée elle me donne confiance en moi , avec elle je ris aux éclats , deviens bavarde , me dissipe ce qui enchante les miens , enfin j’ose ; je ne perds pas de vue mon objectif : Apprendre , mais quand Mademoiselle m’interroge , je ne réponds pas craignant de me tromper car pour moi les paroles , les mots sont colorés selon la personne qui s’adresse à moi ; celles de ma maîtresse sont nuancée de couleurs fraîches , joyeuses comme celles de Simone . Certaines de mes camarades comme pour beaucoup d’adultes « parlent en gris » , c’est comme une pâte grise ; je me perds dans ce tournoiement de couleurs , de sons , alors je ne réponds pas

Très vite je lis couramment , je m’applique à l’écriture , j’admire celle de grand-père , le B’A…Ba est loin . Je communique toujours aussi peu lors des leçons ; cela intrigue Mademoiselle qui avec douceur me retient prés d’elle ; n’ayant pas de camarades auprés de moi , j’accepte de lui parler et explique à ma façon les mots et paroles colorés et leur musique .

Intelligente et compréhensive elle m’invite a écrire avec les crayons de couleurs et a chanter les mots puis les phrases de la lecture ; je passe ainsi de merveilleux moments , bien sûr il n’est pas question d’appliquer cette méthode peu ordinaire a la classe du lendemain !

Mademoiselle rencontre grand-père un soir à la sortie , ils parlent longtemps ensemble…que se disent ils ? mystère , une fois à la maison j’entends grand-père dire à Valentine ma grand’mère –«  Enfin quelqu’un qui la comprends ouf ! »

A la rentrée suivante , au revoir Mademoiselle Milon , je change de classe… c’est un nouvel univers j’y avance avec précaution….

….CE1 avec madame Rabaud c’est une jolie jeune femme agréable ; parmi les nouvelles fournitures , il en est une qui me ravie : un livre de Vocabulaire tout neuf, rempli d’images en couleurs , de mots nouveaux maman a bien des difficultés pour me le faire poser avant d’aller me coucher. Je traverse « cet espace temps école » presque en somnanbule Simone «  ma copine » est partie ; à nouveau je suis seule.

Tout ce qui touche le Français (je prononce…françois) m’est agréable, le dessin le chant ; je maîtrise mal le calcul , la géométrie .

Pour moi les nombres « parlent » et je préfère dessiner sur le sol des dessins qui semblent bizarres aux adultes alors que je sais ce qu’ils représentent…cela n’intéresse personne à l’école et me vaut des punitions que je ne comprends pas…. alors encore une fois je me referme .

En gymnastique c’est la catastrophe , déjà que dans la vie je me débrouille très mal avec mon corps , maladroite , je n’arrive pas à « nous accorder mon corps de chair et mon ou mes corps Lumière » ça chambarde dur pour le saut surtout  , il me semble m’envoler !

Je trouve une cadence pour la course en accordant les battements de mon cœur avec le rythme de mes foulées…mais voila je cours sur la pointe des pieds… que de moqueries….je m’en fiche , je cours vite , je m’envole !

Si l’école m’est toujours pénible , je ne renâcle plus pour y aller car je sais que le soir je retrouve mon Maître préféré …

Alphonse mon grand-père qui sait si bien m’expliquer ce que je n’ai pas compris en classe ; je note ce que je ne comprends pas surtout en calcul ; avec lui ça marche tout seul . Ma géométrie ne lui semble pas bizarre , il me demande ce que cela veut dire ce que je fais avec conviction il écoute en hochant la tête ce temps en temps , « continues petite » me dit il comme ça , ça me va ! Il obtient même que je trace mes dessins sur de grandes feuilles de papier ce que je fais à plat ventre en étalant celles-ci par terre

en tirant la langue ; il me taille une règle aussi grande que moi m’apprends ainsi à « tirer le trait »….je suis aux anges , personne ne se moque de mes inventions !

A l’école je me range parmi les élèves moyennes , même plus que moyennes , de cette façon on me fiche la paix mais j’engrange !

J’arrive je ne sais comment dans les premières en CM1 ; j’y suis vraiment mal à l’aise ; la maîtresse de cette classe est bruyante ses remarques blessantes , je suis stupéfaite de voir de très bonnes élèves s’effondrer en larmes ayant essuyer les foudres de Madame Cincart ;dans un certain sens cela me réconforte un peu de constater qu’aucune de nous n’y échappent . Je suis de mon mieux ; si mes cahiers sont bien tenus les dictées sans fautes , les interrogations écrites me conviennent (je lis beaucoup) mais je perds mes moyens en interrogations orales , gare aux coups de règle sur les doigts …je les retire très vite avant que cette dernière ne me touche , alors en punition «  j’ai des lignes » entre nous je préfère -«  tu copieras cinquante fois je ne sais pas ma leçon » …je la sais cette satanée leçon mais cette femme me paralyse , je reste muette !

Cahin caha j’ apprends la Géographie : les fleuves , les affluents , les fleuves côtiers , les plaines , les montagnes , les côtes , les océans et les mers plus les lacs ; je me bats avec les tables de multiplications , les divisions et les multiplications .

Je rencontre Charlemagne l’Empereur à la barbe fleurie…j’ai un doute… on nous fait seriner : « notre Pays s’appelait la Gaule et ses habitants nos ancêtres s’appelaient les Gaulois » ….Hum !

J’en ai mal à la tête de toutes ces histoires , je préfère les miennes !

Je trace toujours mes drôles de figures géométriques ce qui me vaut de sévères remontrances où il est question «  que je n’en fais qu’à ma tête , que je ne comprends rien , bonne à rien » ça je l’entends souvent comme « gamine originale , d’où sors tu ? »

Si je répondais comme j’en ai souvent envie ils seraient bien embêtés à commencer par Madame Cincart…pour ma sécurité je me tais !

illustrations perso

à suivre...

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Commentaires
B
mon Enchanteur de Grand-Père..grâce à lui je suis qui je suis il fut et continue d'être mon Révélateur....c'est lui qui m'a "reçue" au creux de ses mains lors de ma naissance....quelle histoire lorsqu'à mes 12 ans il me la racontée j'ai mieux compris ce que je vivais....!
L
ils brillent de la couleur de l'or et ils chantent une douce mélodie... que de richesses dans cette mémoire d'ange...
B
me suis pas aperçu que le texte était aussi long emporée par mes souvenirs...pardon !Merci Volcane ma belle pour tes mots...*
V
la moitié...entre émotion et sourire...La suite la prochaine fois...Merci pour tes mots chez moi, mon éclaireuse...
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